question publiée dans le JO Sénat du 12/11/2015 - page 2608

Présence de chlorure de vinyle monomère dans l'eau potable

14e législature

Question orale n° 1308S de Mme Nicole Bonnefoy (Charente - Socialiste et républicain)

publiée dans le JO Sénat du 12/11/2015 - page 2608

Mme Nicole Bonnefoy attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les difficultés rencontrées par deux syndicats charentais d'alimentation en eau potable, au sujet la présence de chlorure de vinyle monomère (CVM) dans l'eau potable, véritable préoccupation de santé publique, du fait de la reconnaissance de cette substance comme cancérogène pour l'homme par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

La présence de chlorure de vinyle monomère supérieure à la limite de qualité est occasionnée par la stagnation de l'eau dans les conduites en polychlorure de vinyle (PVC) datant des années 1960. Les collectivités responsables de la production et de la distribution de l'eau potable sont confrontées à plusieurs difficultés pour maintenir une qualité d'eau distribuée conforme.

Tout d'abord, le coût du changement des kilomètres de canalisations en PVC s'avère être très élevé (ex. : 23 kilomètres de canalisation en PVC pour le syndicat intercommunal d'adduction d'eau potable (SIAEP) de Chalais, environ 2,2 millions d'euros).

Ensuite, à défaut d'avoir les moyens financiers pour changer les canalisations, il est mis en place des purges automatiques qui occasionnent une perte importante en eau potable, une diminution du rendement du réseau et, bien entendu, une solution non pérenne et non écologique.

Les syndicats d'eau potable charentais dépendent, en grande majorité, de l'agence de l'eau « Adour-Garonne » qui, à ce jour, ne les aide pas financièrement pour le remplacement des canalisations en PVC.

En revanche, il faut noter que l'agence de l'eau « Loire-Bretagne », en cas d'urgence sanitaire avérée, liée au relargage de chlorure de vinyle monomère par les réseaux d'eau potable, examine les demandes d'aide et soutient financièrement.

Les élus charentais des syndicats d'alimentation en eau sont donc très inquiets, impuissants devant ce problème de santé publique dont ils ont la responsabilité.

Aussi souhaiterait-elle savoir si elle compte demander à toutes les agences de l'eau en France et notamment à celle d'Adour-Garonne, de bien vouloir soutenir financièrement les syndicats d'eau potable pour la pose de conduits, en remplacement des canalisations PVC où un relargage important de chlorure de vinyle monomère a été mis en évidence.



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Chlorure Vinylique Monomère …

 

 Micro particules au nom barbare classées cancérogènes par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

 

Les CVM sont entrées dans ma vie le jour où j'ai acheté ma jolie petite maison en pleine campagne, perdue au milieu de nulle part, aux fin-fonds de l'Anjou il y a 4 ans...

 

Elles sont entrées avec l'eau du robinet...

 

En fait, elles proviennent des canalisations de PVC trop vieilles, qui se décomposent, suivent le débit de l'eau, et stagnent dans les fins de circuit....

 

Et j'habite en fin de circuit...

 

Alors, du coup, comme on n'a pas le droit de vendre de l'eau pourrie à la population (ouf!), Véolia qui est propriétaire et distribue l'eau potable (ou pas...) chez moi, a sollicité les détenteurs du réseau d'eau , les collectivités locales (à travers elles, vous et moi, en fait ! Sauf qu'à moi, on ne m'a pas demandé mon avis ! ), afin qu'elles trouvent une solution pour que leur réseau qui est défaillant me fournisse une eau consommable.

 

D'accord.... Quelle solution adopter ?

 

D'un côté, on pourrait remplacer les circuits qui se décomposent par du neuf, partout où le problème se pose. (Heu, bah oui, mais, en fait, le problème il va se poser partout au fur et à mesure que le PVC vieillit et se décompose, enfin partout en campagne, en bout de ligne...). Oui, bon, en fait, tout le réseau est en passe de se décomposer, et, à long terme, si l'on pense générations futures, il vaudrait mieux effectivement, tout changer.... Mais c'est super-super cher !!! ( Il faut compter environ 2,2 millions d'euros pour 23km de réseau).

 

Ou alors, si on augmente le débit en bout de ligne, le phénomène de stagnation disparaîtra ? Auquel cas, on a juste à installer des purges automatiques et régulières qui feront tout le boulot ! Bah, carrément, c'est pas cher, rapide à mettre en place, et efficace (ou presque!).

 

Alors Zou, après maintes purges manuelles le long des jolis murs de tuffeau de ma petite maison, nous voilà avec une jolie purge un peu plus bas, entre champs et route pentue... Discrète et tout...

 

Oui, mais... Il y a toujours un « Mais », surtout avec les solutions rapides et pas chères...

 

En fait, les analyses, malgré 2 purges de 4h par semaine, sont revenues mauvaises... toujours trop de CVM …

 

Soit, on va augmenter les purges... Tous les jours 2h, puis tous les jours 4h, puis tous les jours 6h...

 

Au total, pour que ma jolie petite maison puisse avoir un peu d'eau potable (mais en fait toujours pas potable!!!), à ce rythme là, c'est 2,2 MILLIONS de L d'eau qui est déversée dans la nature sur une année...

 

Sans certitude aucune que l'eau soit de nouveau potable à l'heure qu'il est !

 

Aujourd'hui, mon foyer consomme 37 L d'eau de source par semaine. Je n'ai pas les moyens d'acheter de l'eau de source pour cuire les pâtes, les légumes, faire couler le café, alors j'utilise celle du réseau d'eau, cancérogène. Pour mes soins dentaires aussi... Cela paraît anodin les dents, n'est-ce pas ?

 

Et bien pas pour moi... Je ne vous ai pas dit ? J'ai 38 ans, et j'ai déjà un cancer...  un rein qui ne fonctionne plus, et puis deux greffes de foie aussi... alors, des particules cancérogènes dans l'eau de tous les jours, non merci ! D'autant que les deux cancers dont elles peuvent être à l'origine, sont des cancers du foie... merci bien, j'ai déjà donné !

 

Pour conclure cette réflexion, en fait, le réseau d'eau dans son intégralité est voué à se décomposer ou se décompose déjà, en particules cancérogènes qui atterrissent chez les gens qui habitent en bout de ligne .  L'Institut National de Veille Sanitaire précise que « la population alimentée par les conduites susceptibles de relarguer du CVM est estimée à moins de 600 000 habitants (données de 2010).Pour y répondre, certaines collectivités territoriales ont préféré miser sur les économies financières immédiates sans prendre en compte le coût du gaspillage de l’eau, en installant des purges (7 pour le canton de Breil / Parçay les pins) qui déversent chacune environ 2 Millions de Litres d'eau par an.

 

Il faut économiser l'eau, n'arrosez pas vos jardins, ne remplissez pas vos piscines...

 

Qui montre l'exemple ?

 

Qui paie la facture ?

 

Pour ma part, mon abonnement au raccordement au réseau d'eau n'a pas diminué. Je n'ai pas vue de remise exceptionnelle sur le prix de l'eau, ni de proposition de remboursement de ma consommation en eau de source... Faut pas rêver !

 

Quant à ma conscience... Comment continuer à me regarder en face quand je sais que pour mon confort personnel et mon alimentation en eau potable, beaucoup plus encore est rejetée dans la nature...

 

Ça, c'est juste pour parler de l'eau dans mon robinet et celui de 600 000 autres, mais, je me demande quand même aussi, elles deviennent quoi les particules déversées avec l'eau dans nos champs ?

 

Anne Coullouette, empêcheuse de tourner en rond.